Interview avec le magazine FinMag.fr

Pourquoi et quand faire appel à un CGP ? Combien ça coûte ? Réponses dans l'interview avec le magazine FinMag.fr

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À partir de quel moment est-il intéressant de faire appel à un cabinet en gestion de patrimoine ?

Dès aujourd’hui ! Il est important de déconstruire une idée reçue que j’entends trop souvent : “Je ne gagne pas assez pour faire appel à un cabinet de gestion de patrimoine.” C’est une croyance profondément ancrée en France, mais elle est erronée. Dans d’autres pays, comme les États-Unis qui sont beaucoup plus en avance sur ces questions d’éducation financière, il est courant de se faire accompagner par des CGP. En France, nous avons un réel retard à ce niveau.Un cabinet de gestion de patrimoine n’est pas réservé aux personnes ayant déjà un patrimoine conséquent ou des liquidités importantes.
Au contraire, il peut accompagner les clients dès la phase de construction de leur patrimoine. On peut les aider dès leurs premiers investissements, en les conseillant sur des stratégies basées notamment sur le crédit, pour les aider à se constituer un capital financier ou immobilier sur le moyen et long terme.
Consulter un cabinet de gestion de patrimoine dès les premiers pas dans la vie active peut tout à fait s’avérer pertinent.Bien entendu, notre cœur de cible reste les personnes ayant une capacité d’épargne importante, des liquidités conséquentes, et une forte imposition. Cela permet de mettre en place des stratégies d’investissement, en cash ou à crédit, tout en optimisant l’aspect fiscal.
Ce public est, en règle générale, accompagné par leur banque. Malheureusement, les banquiers se limitent à proposer des produits maison et n’ont pas une vision globale et transversale du patrimoine des clients. Ils ne prennent pas en compte des aspects cruciaux tels que la fiscalité, le patrimoine, l‘immobilier et ses impacts (IFI par exemple), le côté juridique, ou la gestion successorale.

Combien cela coûte-t-il de faire appel à un cabinet tel que le vôtre ?

Il existe de nombreuses idées reçues sur le sujet de la rémunération des cabinets de gestion de patrimoine. Pour la plupart des clients, cela ne coûte rien !
En ce qui concerne les placements, il faut distinguer et être vigilants sur 2 types de frais à la main du conseiller en gestion de patrimoine. C’est lui qui va, selon le travail effectué et le montant du placement envisagé par le client, les ajuster :
- Les frais d’entrée, prélevés sur le montant que le client va placer. Dans les banques, ces frais tournent généralement autour de 2 %. Dans un cabinet de gestion de patrimoine, ils peuvent varier entre 0 % et 4,5 %. Cette fourchette est large car elle dépend du service requis par le client et du montant sur lequel on travaille.
- Les frais de gestion
, que le client paierait de toute façon à l’assureur, à la société de gestion ou à la banque. Ils oscillent en général entre 0,6% et 1,2%, et sont partiellement rétrocédés au cabinet de gestion de patrimoine.

Cela reste transparent pour le client, car nous négocions et pouvons piloter ces frais, ce qui nous permet d’ en obtenir une partie, sans que cela n’entraîne de coût supplémentaire pour le client par rapport à un contrat qu’il aurait pris en direct avec l’assureur ou la société de gestion.

Pour la partie conseil, lorsque nous réalisons un bilan patrimonial ou analysons des stratégies d’optimisation pour la détention immobilière par exemple, nous facturons des honoraires, similaires à ceux d’un cabinet d’avocats. Ces honoraires sont basés sur le temps passé sur le dossier. Ces honoraires varient, mais font dans tous les cas l’objet d’une lettre de mission préalable que le client doit valider avant que ne débutent les analyses.
Enfin, un cas plus rare concerne certains clients (souvent fortunés) qui recherchent un conseil “indépendant”, tel que défini par la réglementation de l’Autorité des marchés financiers. Dans ce cas, le conseiller n’a pas le droit de recevoir de rétrocessions de ses partenaires habituels. Le client paie alors des honoraires réguliers pour obtenir un avis externe sur son patrimoine et les propositions de placements qu’il reçoit.

Concernant la réforme de la fiscalité immobilière : de quelle manière pouvez-vous accompagner vos clients dans les changements à venir ?

Le principal défi en France est l’instabilité fiscale. Chez Metentis Patrimoine, nous accompagnons nos clients sur le long terme en cherchant à identifier les dispositifs et modes de détention les plus pertinents, non seulement pour la situation actuelle, mais aussi pour les années à venir, au-delà du mandat politique en cours.
À mon avis, l’un des premiers dispositifs à subir des modifications fiscales sous la majorité actuelle sera la location meublée (LMNP), qui bénéficie actuellement d’un régime très favorable. Cela fait plusieurs années que des changements sont envisagés, et il est probable que des ajustements soient annoncés dans les mois à venir.L’accompagnement que je propose prend notamment en compte le critère de la stabilité fiscale dans le temps pour le choix du mode d’investissement. Selon les cas, il sera ainsi pertinent de se tourner vers des structures sociétales comme la SCI ou la SARL de famille.  
Je me penche également sur les conséquences fiscales lors de la revente des biens. L’objectif est d’analyser en profondeur comment optimiser la situation patrimoniale des clients, tout en minimisant les impacts liés à d’éventuels changements législatifs, qu’ils concernent les revenus ou la revente immobilière.

Quels sont selon vous les principaux risques à éviter ?
Le premier risque, selon moi, pour de nombreux Français en matière de gestion de patrimoine, c’est l’inaction. Ne rien faire avec son patrimoine est, à mon sens, le plus grand danger. Avec l’inflation croissante des dernières années, laisser son argent dormir sur des comptes courants ou des livrets sans le placer ni l’investir revient à perdre de l’argent.

Si l’on examine la situation géopolitique et macroéconomique, nous avons assisté à une forte hausse des taux des banques centrales ces deux dernières années. La tendance est en train de s’inverser, comme on l’a vu avec la baisse des taux de la BCE en septembre. Nous devons rester vigilants quant à la performance des actifs dits “sans risque”, comme les fonds en euros ou les comptes à terme, qui ont été très rentables ces dernières années grâce aux taux élevés. Il était plus facile de proposer ces produits à nos clients car ils offraient une rémunération attractive avec peu de risques.Avec la baisse des taux, ces produits deviendront de moins en moins intéressants. Il sera essentiel de continuer à diversifier les portefeuilles et à trouver des poches de performances sans augmenter excessivement le niveau de risque pour les investisseurs.